Au Mozambique, l’Associação Observatório do Cidadão para Transparência e Boa Governação no Sector Saúde (OCTBGSS) travaille avec des réseaux de la société civile pour façonner l’élaboration du nouveau dossier d’investissement du pays, en mettant l’accent sur la garantie d’un financement adéquat et de politiques appropriées pour la santé sexuelle et reproductive des adolescents. L’OCTBGSS a recueilli et analysé les données de la période du précédent dossier d’investissement (2017-2022) afin d’éclairer la création de recommandations budgétaires et politiques concrètes afin de renforcer le prochain dossier d’investissement et de s’assurer qu’il donne la priorité à l’ASRH. Ces données ont été collectées par un réseau d’OSC (Organisation de la Société Civile) dans différentes provinces qui ont reçu une formation de l’OCTBGSS pour étayer leur plaidoyer stratégique auprès des gouvernements infranationaux. L’OCTBGSS a synthétisé ces données infranationales et les a transformées en un ensemble de données national. L’OCTBGSS a ensuite fourni aux dirigeants gouvernementaux des institutions de santé publique des notes d’orientation les aidant à mener un plaidoyer interne efficace pour améliorer la budgétisation et la gestion du secteur de la santé.
Au début de l’année 2023, l’OCTBGSS a mené une analyse de l’efficacité de la mise en œuvre du précédent dossier d’investissement du GFF afin d’identifier les progrès et les lacunes dans le précédent dossier d’investissement du GFF du Mozambique (2018 à 2022) Leur analyse a permis d’identifier des tendances alarmantes : au cours des cinq années précédentes (2018 à 2022), l’allocation moyenne pour la santé dans le budget national n’était que de 8,5 %, malgré l’engagement pris par le gouvernement, il y a deux décennies, d’atteindre 15 %. Bien que les dépenses consacrées au VIH aient presque triplé entre 2019 et 2020, passant de 64,3 millions de dollars à 173,4 millions de dollars, les nouvelles dépenses ont été réduites de moitié en 2022, même si plus d’un Mozambicain sur dix vit avec le VIH.
L’OCTBGSS a utilisé les données de l’analyse pour faire pression en faveur d’améliorations dans l’allocation des fonds destinés à la santé sexuelle et reproductive et pour élaborer des recommandations politiques visant à améliorer l’accès et la qualité des services de santé, notamment en plaidant en faveur d’une éducation sexuelle complète pour les jeunes afin de réduire les coûts à long terme associés aux grossesses non désirées et au traitement des nouveaux cas de VIH/sida. À l’aide des résultats de son analyse, l’OCTBGSS a produit des notes d’orientation à l’intention des responsables des établissements de santé publique afin de plaider en faveur d’investissements accrus dans le secteur de la santé, de l’expansion des services de santé et de l’amélioration des programmes.
L’OCTBGSS a également donné la priorité au renforcement de l’engagement du gouvernement et des OSC en travaillant avec la Plateforme de la société civile mozambicaine pour la santé (PLASOC-M) et l’Alliance pour la santé afin d’examiner les lacunes et de définir les priorités pour le développement du nouveau dossier d’investissement du GFF en 2023. En plus de former les partenaires de la société civile au suivi budgétaire et à la collecte de données sur les indicateurs de santé, l’OCTBGSS a également organisé un atelier avec des OSC pour définir comment la société civile pourrait le plus efficacement façonner et faire progresser la mise en œuvre du nouveau dossier d’investissement. Grâce à ce travail, le projet a renforcé la capacité de la société civile à s’engager dans toutes les phases du processus de dossier d’investissement et lui a fourni les outils nécessaires pour suivre et évaluer durablement sa mise en œuvre dans les districts et les provinces à l’avenir.